Espoir Roland DOSSAH partage son expérience avec nous

19/02/2016 10:00

 

Je suis Espoir Roland DOSSAH. Je suis un international, comme j'adore répondre lorsqu'on me demande d'où je suis. Avec le digital aujourd'hui, on ne devrait plus avoir de nationalité. Je me présente comme un mécanicien d'entreprise, un business coach et un booster de développement d'entreprise sur les marchés de l'Afrique subsaharienne. Trois mots-clés pour me dessiner: Réseau (Networking), Digital et Business development.

 

Faites une brève présentation de votre entreprise 

Aujourd'hui je dirige deux entreprises, qui sont installés dans trois pays. NextAfrik (France, Bénin et Togo) et FullContact (Bénin).

NextAfrik est un cabinet de conseil et d'analyse marchés. Nous nous sommes spécialisés dans les études, l'analyse (comparative de) marchés, le business dévelopment et l'accompagnement des entreprises et des investisseurs sur les marchés de l'Afrique subsaharienne. Nous sommes à la fois dans le stratégique et l'opérationnel. Nos missions nous amènent des fois à juste faire de mise en relation business, de réaliser des cartographies d'acteurs sur un marché donné ou de façon plus opérationnelle d'accompagner le client dans son développement commercial ou le management de son réseau de distributeurs. Nous venons de lançons dans ce cadre le site www.inafrik.com, qui est une plateforme panafricaine de mise en relation des professionnels et acteurs du business en Afrique.

FullContact gère la communication digitale, l'E-reputation des entreprises, des marques et des personnalités en Afrique. FullContact s'occupe aujourd'hui de la communication digitale et de l'E-reputation d'une personnalité politique au Bénin. Notre mission, c'est d'accompagner aujourd'hui les entreprises africaines dans leur transformation digitale.

 

Vos débuts dans l’entrepreneuriat 

On va dire que j'ai toujours rêvé d'être à mon propre compte depuis tout petit. Ceux qui me connaissent le savent très bien, j'ai été toujours entrepreneur. Depuis tout petit, je m'occupais déjà du commerce de ma mère (commerçante) et gérait ses clients étrangers avec elle. Très souvent les samedis, je la remplaçais au marché Dantokpa au Bénin. J'ai démissionné d'un poste de cadre à la surprise générale de tous mes amis et parents, parce que je m'ennuyais. Etudiant en France, j'avais développé un petit parc de trois minibus de transport au Bénin. Même lorsque j'étais en entreprise, mon regard était tourné vers l'entrepreneuriat. Plus sérieusement, on va dire de manière formelle, que j'ai compris que j'étais fait pour l'entrepreneuriat et pour l'Afrique en 2009, lorsque rentré en vacances au Bénin, j'ai monté avec deux amis notre première entreprise au Bénin. L'expérience fut dure parce que je ne pouvais pas m'installer définitivement en Afrique et que pour des raisons diverses, je devais revenir en France tous les trois mois.

 

Pourquoi vous vous êtes lancés dans l’entrepreneuriat ?

Premièrement parce que j'aimais la chose depuis mon enfance par ma mère et surtout parce que je suis un anticonformiste et j'aime le risque. J'ai aussi une personnalité très forte, et pour être heureux, il faut vraiment compter que sur soi-même. Je me rappelle que dans les années 2006 et 2007, avec des amis d'origines diverses, haïtienne, Togolaise, Thaïlandaise, Française, Guinéenne, on travaillait sur un big projet d'investissement en Afrique et on se retrouvait régulièrement à Châtelets pour nos réunions. Aujourd'hui, on est quasiment tous en mode entrepreneuriat sauf un qui quittera son poste aussi dans deux ans.

 

Quelles ont été les difficultés rencontrées ?

Il y a un cliché que tout le monde expose, ce sont les difficultés financières. Je n’aime pas trop cette réponse car pour moi entrepreneuriat rime ipso facto avec pas de capital. Dans mon cas, les difficultés sont d'ordre organisationnel, structurel et compétitif. Les entrepreneurs sont souvent très mal organisés par rapport au temps de travail, aux objectifs et même dans leur vie. On est souvent comme dans une bulle où on ignore souvent la concurrence et on pense qu'on est les seuls au monde à avoir cette idée. Il y'a quelques, j'ai travaillé sur un Business model de vente de kilos en trop avec mes developers, on se disait qu'on allait cartonner lorsqu'en travaillant sur mes outils de veille concurrentielle, j'ai découvert qu'un autre lançait son business avec le même modèle économique. On aurait dit qu'on s'était entendu.

 

Quel message avez vous à l'égard des jeunes, qui hésitent à se lancer?

Il faut toujours hésiter. C'est très bien. Cela signifie qu'on n'est pas encore prêt, qu'il y a encore des impératifs, des contraintes qu'on doit régler avant. Entreprendre, c'est être fou, selon plusieurs personnes, mais moi je ne ferai jamais comme Dyson. Il faut se préparer, il faut croire en son projet, mais devenir sdf pour son projet, ce n'est pas ma vision de l'entrepreneuriat. Mon message à ces jeunes, c'est assurez-vous que aurez du pain, des patates à manger, même difficilement, lorsque vous rentrez les soirs.

 

Un mot de fin          

Je félicite et encourage votre initiative. Votre site est une mini université. C'est un grand plaisir d'avoir échangé avec vous et j'espère que vous rejoindrez tous les bâtisseurs d'Afrique sur le réseau www.inafrik.com