Le poids de la société face au choix de l’entrepreneuriat

15/07/2015 11:12

En Afrique, la société occupe une place importante. Que l’on soit enfant, jeune ou vieillard, l’on appartient à la société.  Cela est sans doute dû à la culture que nous inculque la communauté. D’après Edouart Henriot, « La culture, c'est ce qui reste dans l'esprit quand on a tout oublié ».  En d’autres termes, la culture est notre héritage ; la société dans laquelle nous vivons nous le rappelle fréquemment et souvent, cette dernière peut être considérée comme un frein.  Car, la société va  des fois à l’encontre des idéaux et des projets de la jeunesse : « Entreprendre par exemple ».

De nos jours, beaucoup de jeunes ont pour ambition de se lancer dans l’entrepreneuriat et se retrouvent cloisonné à faire ce que la société leur a imposé. Dans certaines communautés, le schéma est bien défini : dès la naissance on vous inculque des valeurs, et des conseils. Certains parents vont même étouffer l’esprit de leurs enfants en disant : « Quand tu seras grand, je veux que tu sois comme moi ». Cette phrase beaucoup d’entre nous l’ont entendu.  Car le schéma proprement dit est défini comme suit : école – lycée – université – emploi. Pour certains, ce schéma garantit une belle carrière et donc pas moyen d’y échapper et pour d’autres,  il est un véritable cloison, car il empêche le jeune homme ou la jeune demoiselle de suivre son chemin, celui de l’entrepreneuriat.

Photo: ILO / J. Maillard

Face au taux de chômage incessant en Afrique, certains ont compris que ce schéma est à réadapter parce que les conditions et les circonstances dans lesquelles évolue la jeunesse ont changé.  Dans de telles situations, que faire lorsque le poids de la société dépasse l’ambition des jeunes, le choix de l’entrepreneuriat ?

Il est difficile de répondre à cette question parce que n’entreprend pas qui veut, mais qui peut. Entreprendre demande beaucoup de patience et d’abnégation. Une  fois que vous avez votre projet, soyez sûr que vous avez assez de tonus pour affronter la société avant de vous lancer. Car, elle est la première à vous encourager lorsque la réussite vous sourit, et la première à vous chahuter lorsque vous rencontrez des difficultés.

Alors, il existe une solution : C’est de faire comprendre à la société qu’il n y a pas que ce schéma qui compte et que c’est à chacun de dessiner le schéma qui lui correspond. La société doit avoir un rôle de support et de soutien à la jeunesse et non être là pour les critiques destructives.  Les jeunes ont besoin de croire en leur projet et d’être soutenu pour y arriver. Car cela ne sert à rien d’avancer sans le soutien de la société, sinon, à qui donc va bénéficier les débouchés de l’entrepreneuriat ?

Comment faire accepter le choix de l’entrepreneuriat des jeunes à la société ?

Cela passe par 3 étapes.

La première c’est la communication. Le dialogue favorise la compréhension. C’est aux jeunes de communiquer avec la société, de lui faire part de ses visions, ses réelles motivations, ainsi que ses projets. Comme il n’y a pas de dialogue sans interactions, le rôle de la société à son tour c’est d’être réceptive, de comprendre les enjeux de l’entrepreneuriat des jeunes et surtout de lui prodiguer les bons conseils.

La deuxième étape c’est la confiance en soi et la détermination. Pour que la société croie en la jeunesse entreprenante, c’est à cette dernière de prouver sa confiance en soi. Autrement dit, c’est aux jeunes de prouver à la société qu’ils croient en leur projets, en l’entrepreneuriat et qu’ils iront jusqu’au bout.

La troisième, c’est la réalisation du projet. Une fois que la communication a été établie, la confiance en soi et la détermination ont été prouvées, il n y a plus de frein alors à l’entrepreneuriat. Il ne reste plus qu’à réaliser les projets car toutes les barrières ont été enlevées.

C’est à la jeunesse d’avoir une vision, de croire en elle, et de savoir la communiquer. Si nous voulons qu’on nous suive, c’est à nous de montrer le chemin. Ainsi, le poids que représentait la société ne sera plus qu’une source de soutien pour la jeunesse. 

Ce qu’il faut savoir, ce qu’il faut développer:

Les jeunes étant les parents de demain, des dispositions doivent être prises pour une culture entrepreneuriale. L’on pourra toujours accuser la société, mais il faut noter que les jeunes ont un rôle  à jouer : «notre responsabilité est d’éveiller les consciences pour permettre aux jeunes des années à venir d’éviter ce conflit de générations ».

Transcender le poids de la société ne se fera pas en une année, c’est un combat à long terme à mener et c’est la jeunesse d’aujourd’hui qui servira de pont à la construction d’une vision plus pragmatique de la société africaine empreinte d’un système éducatif bureaucratique.