Romarick ATOKE partage son expérience avec nous
Né à Cotonou, capitale économique du Bénin, Romarick y passe son enfance. Avec un CAP d’aide dessinateur métreur bâtiment en poche, il a gravi tous les échelons. Après le Bac, il part au Ghana, où il obtient des certificats d’Anglais et de Computer hardware. En 2007, il se voit accorder une bourse et part au Japon où il obtient un diplôme de technicien supérieur en architecture juste après obtention de son diplôme de langue japonaise. Puis, il s’envole pour Paris où il obtient une Licence puis un Master 2 en architecture à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris La Villette (ENSAPLV), il en sort Architecte Diplômé d’Etat.
Romarick ATOKE est depuis 2011 Président Fondateur de l’Association l’AFRIKArchi. Directeur de Global Archiconsult (entreprise de construction, de réalisation en architecture, de planification urbaine, de design et de conseils), il est également Directeur de Consultant Afrique (annuaire international de consultants en externalisation de compétences -outsourcing- pour l’Afrique). Parallèlement à ses activités professionnelles, il nourrit depuis toujours sa passion pour la photographie notamment les photos d’architecture, d’urbanisme et de paysage en Afrique.
Vos débuts dans l'entrepreneuriat
J'ai commencé l'entrepreneuriat assez tôt. Dès mes diplômes de Technicien supérieur et de Licence professionnelle en Architecture, j'avais déjà commencé par concevoir des projets d'architecture à des clients qui ont su me faire confiance. Ensuite, j'ai ouvert ma structure en étant étudiant en Master donc avant la fin de mes études. Et parallèlement, j'avais fondé l'Association AFRIKArchi. Avant toutes ces expériences, j'avais effectué quelques stages en agence pour appréhender un peu quelques notions. Ensuite, je n’ai pas hésité me lancer. Et ce même si au début ce n’était pas gagné! Mais tout le plaisir et le sens de l’entrepreneuriat se trouve là.
Pourquoi vous vous êtes lancés dans l’entrepreneuriat ?
Je me suis lancé, déjà parce que j'étais persuadé que j'avais une valeur ajoutée à apporter à ce qui se fait dans mes domaines d'activité en Afrique. J'ai eu la chance d'étudier dans différents pays en Afrique (francophone comme anglophone), en Asie puis en Europe. Puis avec mes multiples voyages dans le monde y compris les USA, j'ai pu découvrir plusieurs cultures et des valeurs que je pouvais apportées en Afrique tout en les adaptant.
C'est ainsi que petit à petit, j'ai démarré et ça avance pas mal.
Quelles ont été les difficultés rencontrées ?
Les difficultés, il y en a eu plusieurs.
Le premier est souvent d'ordre financier. Car, au début on a les idées qui fusent de partout mais pour les concrétiser les moyens financiers ne suivent pas toujours. Ou du moins, comme souhaité! Alors, on y va en fonction de ses capacités et en saisissant les opportunités qui s'offrent à nous. Ceci est très important, car il y a des opportunités qui ne se présentent à nous qu'une seule fois et faut pas les rater.
Ensuite, il y a la difficulté de trouver de trouver de bons collaborateurs. je veux dire ceux qui portent vraiment les idées maîtresses du projet et sont prêts à se battre à vos côtés jusqu'à aboutissement. Et ce malgré les multiples péripéties, parce qu'il y en a. Toutefois, j'ai pu avoir la chance de souvent tomber sur les bons et on travaille ensemble depuis un bon moment. j'en ai eu aussi des bons mais pas durables. Car, à un moment, certains pensent qu'ils peuvent voler de leurs propres ailes et décident de quitter le navire.
Enfin, il y a les contraintes que nos connaissons tous en Afrique : le respect des délais - le manque d'infrastructures techniques pour faciliter l’entrepreneuriat, mais on s'adapte et on prend le bon côté des choses. Car, se plaindre nous retarde!
Quelles consignes donneriez-vous aux entrepreneurs débutants, qui hésitent à se lancer?
Je leur dirai de ne pas trop cogiter avant de se lancer, et ce malgré les difficultés. Car, quand vous pensez être le seul à avoir votre idée, dites-vous qu'il y des dizaines voire des centaines de personnes à avoir la même idée. Alors, plus vous hésitez, moins de chance vous avez de lancer et pérenniser votre projet plus tard. Car, concurrence il y a déjà.
Toutefois, avant tout lancement, il est préférable d'avoir un minimum de fonds de roulement et avoir un planning sur au moins un à deux ans.
Osons lever le premier pas!
Un mot de fin
J'ai grandi avec le proverbe "L'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt", mais ma génération m'a appris que l'avenir appartient à ceux qui dorment très peu et travaillent plus. Et seul le travail bien fait paie!